S’il y a une phrase qu’on entend à l’annonce d’une grossesse ou d’une naissance, c’est bien « c’est que du bonheur !! ». Je sais que le sujet a été abordé maintes fois, mais je me rends compte que beaucoup de parents se retrouvent encore comme piégés en pensant que cette phrase ne correspond pas à leur réalité. Et pour en parler avec différentes personnes, on tombe tous d’accord sur le fait qu’on ne s’attendait pas du tout à ça.
Parfois, quand je suis super fatiguée, super à bout (genre en ce moment) que je m’imagine prendre le large sur une île déserte pour boire des Panaché et manger des glaces au caramel, je me demande si j’aurais osé tenter l’aventure de la parentalité en sachant réellement ce à quoi je m’exposais.
Par exemple, si on m’avait dit à quel point les nuits blanches des débuts seraient difficiles, si on m’avait expliqué les heures à marcher avec un bébé hurleur et inconsolable ;
Si on m’avait raconté les diarrhées à n’importe quel moment mais de préférence au pire instant, les colères en mode « bébé furie », les pétages de plombs parce que rien ne la calme.
Si on m’avait prévenue pour les dents, les pics de fièvre à 40, l’épuisement physique mais surtout mental.
Si on m’avait montré un fast forward de ma vie de parents et que je me serais vue avec des valises sous les yeux, restant à côté d’un lit à barreaux en attendant que le mini-nous s’endorme, pour sortir en lousedé sur les fesses en m’appuyant sur les bras et descendant les marches deux par deux à l’envers pour ne pas la réveiller ;
Si on m’avait dit à quel point je me remettrais en question, à quel point je serais démunie devant les angoisses d’une petite fille devenant grande, me renvoyant ma propre image ;
Si j’avais su que j’aurais trop souvent l’impression de faire n’importe quoi, de me tromper de chemin, de culpabiliser d’avoir été trop ceci ou pas assez cela ;
Si on m’avait fait passer un test de résistance aux réveils intempestifs plusieurs fois par nuit ;
Si on m’avait montré le vrai bordel qu’est la vie de parents….
Est ce que j’aurais arrêté ma pilule ? Sincèrement, je pense que non.
Est ce que je regrette ? Pas le moins du monde.
Est ce que je suis folle ? Peut être.
Et vous ?
D.