Ce jour-là il faisait doux. Je n’ai pas voulu faire mon brushing (la seule fois en quasi 9 mois) et j’ai fait des fajitas végétariennes pour ma mère et ma meilleure amie.
Un peu crevée et à la cool, de toutes façons ce n’était pas pour aujourd’hui.
Je me rappelle très bien l’odeur qui flottait dans ta future chambre, celle de la lessive pour peaux sensibles et des meubles tous neufs.
Je me souviens de mes pieds qui n’en étaient plus et de la baguette de pain achetée chez Martin (juste au coin de la rue où ton papa et moi avions commencé notre vie à deux) en accompagnant mon amie à la gare. Elle avait insisté pour que je prenne mon téléphone avec moi en sortant, au cas où je perdrais les eaux seule sur le retour. Mais de toutes façons ce n’était pas pour aujourd’hui j’ai dit.
Le soir ton papa s’est couché pas trop tard et moi j’ai papoté sur MSN avec une vieille copine. Je me suis plainte de brûlures dans le ventre et elle m’a dit « si ça se trouve, tu vas accoucher ! ». Mais non voyons, je suis sûre que ce n’est pas pour aujourd’hui.
Mais c’était pour le lendemain.
Ce 31 mars fut ma dernière journée de jeune femme sans enfant, le dernier jour de la première partie de ma vie.
En arrivant ce 1er avril 2011, tu m’as permis de faire une magnifique farce à notre entourage. Tu m’as jetée dans le grand bain du reste de ma vie, le début de notre petite famille.
Tu m’as révélée, tu m’as fait douter et tu m’as poussée dans mes retranchements depuis trois ans. Mais tu m’as surtout donné une force que je ne connaissais pas jusque là.
Un jour peut être, tu liras ces lignes. Alors je voudrais que tu ressentes tout ce qui ne peut pas se nommer tellement c’est intense. Un jour tu comprendras.
Tu as fait de moi une maman et je ne saurais jamais assez t’en remercier.
Ta Maman Débooooraaaaaah, comme tu aimes m’appeler en ce moment *-*